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Licence géographie aménagement du territoire

Développement durable

 

Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », citation de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987).

En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des Nations unies, officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers (économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. (INSEE).


 

Le développement durable est devenu un enjeu sociétal majeur depuis que les Nations-Unies ont fait le choix de s’y engager. Il imprègne aussi bien les discours politiques que médiatiques ou associatifs. Il est inscrit dans la Constitution française. L’éducation au développement durable, sous l’actuelle appellation EDD, est désormais obligatoire depuis la rentrée 2004. Face à une telle présence du développement durable sur la scène publique, au point que celui-ci est aisément taxé de « mode », les géographes français sentent qu’ils ne peuvent échapper à une interrogation sur l’intégration du développement durable parmi les objets d’étude de la discipline.

 

Il se trouve que les géographes français ont d’abord fait preuve d’une grande frilosité face au développement durable. Ils n’ont pratiquement pas publié sur ce thème avant 2001. Ce retard s’explique notamment par une réticence à s’approprier des thématiques d’actualité, qui s’est déjà manifestée dans les années 1970 lors de l’introduction de la notion de développement dans la discipline. Les géographes sont en effet gênés par la connotation politique du développement durable et l’effet de mode qu’il suscite, ce qui peut inciter à considérer celui-ci comme une « formidable entreprise de mystification » (Arnould et alii, 2004). À certains égards, le développement durable constitue une perte de repères disciplinaires : la notion, qui semblerait trop ancrée dans l’écologie, obligerait à une réorientation de la géographie vers les sciences de la nature. Le développement durable est également difficile à mettre « en cartes et en images », s’émancipant allègrement de la problématique des emboîtements d’échelle. En effet, le développement durable tend à l’universalisme, avec le présupposé qu’il serait applicable partout, ce que le principe fondamental de la différenciation spatiale ne peut que remettre en question. Enfin, le « nomadisme » du développement durable entre les différents champs du savoir, dans lesquels il prend des significations différentes, est perçu comme une sorte de « tare génétique » par les géographes (Clément, 2004).

 

Au-delà de ces réticences, les géographes français commencent à « s’attaquer » au développement durable. Dès lors se posent les questions suivantes : 

- Comment la géographie française peut-elle « lire » l’expression de développement durable ?

- Quel sens les géographes donnent-ils à cette notion si malléable et fuyante ?

- En quoi le développement durable peut-il devenir un objet d’étude riche et porteur pour la géographie française ?

 

Le développement durable, une idée neuve ?

Souvent présenté comme une idée neuve, le développement durable n’est pourtant que la formulation récente (1987) d’une réflexion ancienne des sociétés humaines sur les conditions et les limites de leur développement.

 

 

Les géographes français face au développement durable, Anne Jégou.

 

 

 

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